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L’addition qui embarrasse la Place Beauvau

Des policiers de la section des courses et des jeux contrôlent un casino et laissent une ardoise.

La lettre est poignante. Dans cette missive que Le Point.fr a pu consulter, Frédérique Ruggieri, la présidente du casino du Lac de la Magdeleine situé à Gujan-Mestras en Gironde, écrit au ministre de l'Intérieur Claude Guéant pour dénoncer des pratiques contraires au règlement commises par trois policiers de la section des courses et des jeux de la Direction centrale de la police judiciaire. Selon la patronne de l'établissement, ces trois commandants de police, dont un réserviste et un capitaine, n'auraient pas payé l'addition de leur déjeuner pris au Lodge, le restaurant du casino, en mars dernier. Au menu : entrecôte, pomme cuite au sautoir, pomme dorée bordelaise, le tout arrosé d'un vin de Bordeaux ! Le tout pour moins de 100 euros.

L'affaire embarrasse au plus haut niveau la Place Beauvau. D'autant que Frédérique Ruggieri réclame au ministère de l'Intérieur le paiement de la note. Dans sa lettre, la responsable du casino écrit : "À défaut de paiement, nous serions contraints de considérer que nous avons été victimes d'un acte de filouterie commis par des personnes dépositaires de l'autorité publique, et d'en tirer toute conséquence."

Comment peut-on être l'autorité qui contrôle et délivre les autorisations de ces établissements, et agir de la sorte ? Le règlement interdit en effet à tout policier de consommer à l'intérieur d'un établissement...

Contrôle inopiné

Les reproches de Frédérique Ruggieri vont encore plus loin. Toujours selon son courrier, les policiers ont débarqué le 21 mars de Paris sans prévenir. Or, la pratique prévoit que les responsables du casino soient prévenus afin de mettre à la disposition de l'autorité de contrôle le personnel et les documents nécessaires.

Les policiers soupçonnaient le casino de commettre des actes frauduleux portant sur le non-paiement des orphelins et la falsification du produit brut des jeux. Ils découvriront, après deux jours de fouille, que le casino avait omis de régler la somme de vingt-quatre euros provenant d'arrondis de centimes des orphelins compteurs.

Mouais... en gros ils ont fait un contrôle bidon et pensaient que le Casino se serait assis sur l'addition.

Y'a des peines plancher qui se perdent !!!