JUSTICE
Jean-Charles Marchiani est sorti de prisonNOUVELOBS.COM | 16.02.2009 | 09:58
L'ancien préfet du Var fait partie des 27 détenus à qui le président Nicolas Sarkozy avait accordé une remise de peine en décembre.Jean-Charles Marchiani a été condamné à trois ans d'emprisonnement et un an d'emprisonnement pour des
malversations financières (SIPA)
Jean-Charles Marchiani a été condamné à trois ans d'emprisonnement et un an d'emprisonnement pour des malversations financières (SIPA)
L'ancien préfet du Var Jean-Charles Marchiani a quitté, tôt lundi 16 février, la prison parisienne de la Santé où il était incarcéré depuis le 26 mai 2008, bénéficiant d'une libération conditionnelle.
Il est sorti de la Santé vers 7h30, selon des images diffusées sur i-Télé.
Jean-Charles Marchiani, 65 ans, fait partie des 27 détenus à qui le président Nicolas Sarkozy avait accordé une remise de peine en décembre. L'ancien préfet du Var, artisan de la libération des otages du Liban en 1988, avait ainsi bénéficié d'une grâce de six mois.
Il purgeait à la Santé une peine de trois ans pour avoir perçu des commissions occultes dans le cadre de passations de marché à la fin des années 1990.
Comparution à l'Angolagate
Avec la grâce présidentielle, l'incarcération de Jean-Charles Marchiani devait s'achever en théorie le 6 octobre 2009, mais sa sortie était possible en raison d'aménagements de peine et du choix d'une libération conditionnelle, qui a été ordonnée vendredi par un juge d'application des peines du tribunal de grande instance de Paris.
Me Trémolet de Villers avait d'ailleurs déposé une demande de mise en liberté de son client le 24 décembre 2008.
C'est encadré de deux gendarmes que ce proche de Charles Pasqua comparaît depuis début octobre 2008 au procès de l'Angolagate, où une peine de prison de 3 ans, dont 18 mois avec sursis, assortie d'une amende de 200.000 euros, a été requise contre lui mercredi.
Dans cette affaire de vente d'armes de guerre à l'Angola dans les années 90, l'accusation lui reproche d'avoir touché plusieurs centaines de milliers de dollars contre du lobbying en faveur des intérêts angolais.
Un possible retour en prison ?
Il devrait savoir, lors du jugement attendu à l'automne, si la justice le condamne à retourner derrière les barreaux. Mais il sera en tout cas libre mercredi, lorsque son avocat plaidera sa défense au tribunal correctionnel de Paris.
L'idée d'une grâce en faveur du préfet avait resurgi lorsque Nicolas Sarkozy avait demandé le 28 novembre à la ministre de la Justice Rachida Dati de lui faire "des propositions" en vue de gracier des détenus dits méritants.
La grâce partielle de l'ancien agent secret avait suscité l'indignation du Parti socialiste et des Verts qui avaient dénoncé une "nouvelle illustration d'une dérive du fonctionnement des institutions et de la pratique présidentielle", un retour des "privilèges", et "une dérive monarchique". L'UMP y avait vu "un choix juste et humain".